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Channel: la coiffe catalane – Institut du Grenat
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La Catalane à la fontaine, Comte Paul d’Abbes.

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Capture d'écran 2015-12-21 00.46.jpgmm

La Catalane se dirige vers la fontaine qui, à une faible distance du bourg, jaillit des rochers dans un bassin moussu. En chacune de ses mains elle tient une cruche d’argile rouge aux flancs d’amphore dont le pourtour de l’anse, les goulots vernissés luisent ainsi que des miroirs et reflètent les tons du ciel.

La catalane est jeune, fraîche comme la tramontane, noble dans son allure, involontairement, naturellement. Sous son costume se devinent les lignes sculpturales de son corps. Sa marche légèrement cadencée rappelle la canéphore antique. Elle est belle dans la simplicité de son corsage évasé sur un cou fort et halé. Les pointes de ses seins semblent vouloir crever l’étoffe trop ajustée qui dessine les formes de son buste, en révèle les contours exacts et harmonieux.

Sous sa robe à rayures recouverte d’un tabler de percale noire semée de minuscules pâquerettes son ventre bombe imperceptiblement. Elle a les lèvres rouges, juteuses, tentantes à l’égal d’un fruit mur durant l’été, des pommettes un peu saillantes, la face un peu large signe caractéristique de la race, le nez délicat, les narines fines, mobiles, la teinte de ses prunelles est comparable à celle des grenaches banyulencs, des malvoisies que produisent les territoires de Cases de Pène et d’Estagel. Sur son front frisent les cheveux châtains en festons soigneusement ajustés et qui accompagnent si bien l’escofion de dentelle, le bonnet coquet prêt, dirait-on, à s’envoler au moindre souffle.

Ah ! Comme ses pieds chaussés d’espadrilles aux dessins multicolores et vifs, dont les tresses bleues s’entortillent autour des chevilles, martèlent vigoureusement le sol ! Elle rit, sans savoir pourquoi, peut-être, d’un rire roucoulant, qui a quelque chose du glouglou d’un ruisselet, d’un rire chantant , sensuel. Elle rit parce que la vie monte en elle, puissamment, parce que se dents sont nacrées et superbes. Elle rit au zéphyr rôdeur, à l’insecte bourdonnant contre sa joue nuancée de même qu’une pêche d’Ille ; en songeant aussi à l’amoureux qui l’attendra, après le crépuscule, au tournant de la route que bordent les oliviers au feuillage argenté par la lune.

Balancée sur ses jambes solides, elle dévale par le chemin rocailleux, où les schistes roulent sous ses semelles de corde de sa chaussure, et à l’extrémité duquel sourd, abritée par un platane, l’onde qui désaltère les villageois. Toujours des groupes de femmes s’attardent là à bavarder et tandis que la cruche déborde, faisant entendre un doux murmure, on y cause de l’un, de l’autre, on y médit, on y conte des histoires gaillardes. Les cigales susurrent dans les branchages contournée des proches amandiers, une haleine ardente s’exhale de la terre, et les blés immobiles sont d’or, au sommet de la colline, contre l’azur profond.

Qu’importe à la Catalane le soleil brûlant ! Elle s’entr’ouvre le haut du corsage, livre sa gorge à l’air. D’un geste brusque elle ramène ses jupes entre ses jambes, les y enserre, emplit d’eau le creux de sa main droite, la porte à sa bouche. Elle boit, la tète renversée en arrière, tendant sa poitrine, son cou qui se gonfle, et des gouttelettes irisées glissent le long de son menton, mouillent son visage, tremblent au bout de ses cils recourbés. Puis ranimés par cette affusion, elle reprend la sente menant au seuil familial. Une voisine penchée à la fenêtre la hèle, un garçon en la croisant lui lance une gaudriole, lui décoche une œillade polissonne. Elle rougit et son rire raisonne, ce rire voluptueux, perlé, glougloutant qui donne envie d’aimer.

Oh ! Catalane, fille de mon pays, que tu es attirante, lorsque tu passes, allègre et capricieuse, pareille aux chèvres de nos montagnes, allant ou revenant d’étancher ta soif à la source coulant du tertre herbeux sous la nappe immense d’outre-mer qu’est le firmament de notre petite patrie.

Fille de mon pays, demeure ce que tu es, quoi qu’on te conseille. Méprise les falbalas et les colifichets des villes, les hideux chapeaux citadins. Garde le charme de tes atours rustiques. Sois demain ainsi qu’hier, l’incarnation des campagnes natales. Tu en symbolise l’âme, vision délicieuse qui ne s’efface plus de la mémoire et dont le souvenir met au cœur-un regret.

Capture d'écran 2015-12-21 00.46

Source : Perpignan Illustré, 1911


Portrait de Catalane vers 1875.

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Catalane en coiffe et robe à tournure. 

Photo Provost à Perpignan, vers 1875. 

Portrait photographique de Catalane, Port-Vendres, 1890.

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Photo retouchée et colorisée en 1934 par le photographe de Port-Vendres Sanchez, avec une photo datant de 1890. 

Anonyme, Paysanne à la « caputxa » revenant de la fontaine.

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Huile sur toile, porte un monogramme MM en bas à droite Datée du 3 novembre 1900 au dos.

81 x 54 cm.

Vente aux enchères de tableaux anciens et modernes, régionalisme
Samedi 22 avril à 14h30 

LIEU DE VENTE

Etude PUJOL
1154 CHEMIN DE MAILLOLES
66000 Perpignan

 

Catalane vers 1875.

La coiffe carrée, une coiffe en usage en Roussillon entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe s.

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Femme du Languedoc, collection privée, fin du XVIIIe s

Femme du Languedoc, collection privée, fin du XVIIIe s

A la faveur de la découverte de ce beau portrait d’Héraultaise de la seconde moitié du XVIIIe s. , il convient de regarder attentivement les deux lithographies d’Engelmans des danses catalanes. Il y a de grandes similitudes ! 

Femme du Languedoc, collection privée, fin du XVIIIe s

Femme du Languedoc, collection privée, fin du XVIIIe s

Cela nous amène à conclure que les coiffes de type carrées (bonnet formant deux pointes arrondies sur le dessus) ont été en usage en Roussillon dans cette période. Elles se caractérisent aussi par une double passe ainsi que le nœud des deux coulisses généralement sur le haut du crane. 

Danses catalanes par Engelmann, 1819.

Danses catalanes par Engelmann, 1819.

Détail de l’une des deux planches publiées dans : Lettres sur le Roussillon. Elle représente les coiffes carrées portées par nos Roussillonnaises lors des danses catalanes avec leur costumes en usage dans le peuple aux débuts de la Restauration, en 1819. 

La coiffe « battant l’oeil », une coiffe en usage en Roussillon au XVIIIe siècle.

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Cette « coiffure négligée qui retombe sur les yeux » est connue sous le nom de coiffe battant-l’oeil. 

Coiffe battant l'oeil

Coiffe battant l’œil

Au XVIIIe s, le dictionnaire Littré nous indique que la coiffe en battant l’œil est une coiffure de femme dont les côtés avancent sur les tempes et les yeux, que la moindre agitation de l’air lui fait battre. 

Elle fut en usage en Roussillon comme le montre le dessin préparatoire de la gravure des costumes de l’ouvrage de Carrère paru en 1787. La femme d’artisan, dite en catalan Menestrala, porte tout à fait ce type de coiffure. 

Menestrala ou femme d’artisan (Roussillon)

Costumes du Roussillon et de Cerdagne de la seconde moitié du XVIIIe s.

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Jean Baptiste Carrère est l’auteur du volume des « Voyages pittoresques » consacré à la Province du Roussillon, paru chez Lamy à Paris en 1787.

Ses descriptions présentent un grand un intérêt, par leur précision, elles sont assorties de gravures1, mais aussi parce qu’elles s’inscrivent dans le courant encyclopédique, Carrère étant lui-même médecin. Les savants et érudits de cette époque s’attachent alors à décrire chaque « pays » ou province avec des éléments représentatifs comme peuvent l’être les costumes. Afin d’insister sur les particularismes de ceux portés en Roussillon, Carrère indique : « nous nous bornerons ici au costume national du peuple, celui des personnes élevées ne diffère point du reste de la France».  En effet, noblesse et grande bourgeoisie sont au faîte de la mode parisienne par des voyages à la capitale, les almanachs des modes ou encore l’achat de poupées appelées pandores2.

Roussillon: femmes de la plaine 

La fin du XVIIIe s. indique bien un clivage culturel et social entre classe dirigeante vêtue de la dernière mode et le reste de la population fidèle au costume traditionnel. Dans cette seconde catégorie, Carrère y distingue deux classes, celle de la bourgeoisie moyenne des artisans et des pagesos3 et celle de la paysannerie, avec « l’habit à la ménestrale et l’habit à la Catalane. La forme en est à peu près la même, il ne diffère que par le degré d’élégance. Le premier est celui des femmes des artisans, et assez communément des bonnes bourgeoises et des bonnes fermières des campagnes ; le dernier est celui des paysannes. Elles ont toutes un capuchon noir, de serge ou d’étoffe de soie, les premières le portent toujours sur la tête ; les dernières le plient le plus souvent et le tiennent sur le bras. »

Femme vêtue à la catalane

Malheureusement, incapable ou peu enclin à détailler un habillement féminin, Carrère nous laisse à nos propres interrogations, en ajoutant : « La description des formes de leurs habits est assez difficile et longue ; on le verra plus aisément dans les figures que nous avons fait graver ».

Menestrala 

Cerdagne : costume archaïque des femmes

L’auteur explore ensuite un autre domaine géographique très représentatif d’une manière vernaculaire de s’habiller : « Le costume des femmes du Capcir et de la Cerdagne est différent de celui du reste de la province. Elles couvrent leur tête d’un filet ou réseau de fil ou de soie de couleur, ou bien d’une simple mousseline, que n’en recouvre que la moitié, et laisse à découvert les cheveux du devant. » Nous voyons là l’influence de la Catalogne dans le port de la résille couvrant les cheveux et non de la coiffe, ainsi que la manière particulière de porter le fichu ou mocador de cap très en arrière sur la tète.

L’usage d’un capuchon à pointe recourbée vers le haut est bien attesté : « Elles portent par-dessus un capuchon, rond par devant et pointu par derrière et tombant jusqu’à la ceinture. Il est blanc, de laine pour le peuple, d’une laine plus fine ou de mousseline pour les plus riches4. »

Coset dit busquière ou bandefer.

Coset dit busquière ou bandefer.

« Elles ont au col une fraise de mousseline ou de dentelle. Leur habit est une espèce de corset, il est contenu dans une espèce d’écartement par une espèce de busquière triangulaire, garnie de baleines de fer, couverte de belles étoffes, mais très bigarrées, et maintenues par des lacets, rubans et cordons de différentes couleurs. » On peut penser à l’usage identique en Provence de porter un corps rigide ou busc recouvert d’étoffes de soie, usage qui était déjà tombé en désuétude dans les espaces de grande circulation comme la Roussillon et la Basse Provence à l’époque de Carrère. Par sa position montagneuse, la Cerdagne conserve l’usage du corps rigide plus longtemps qu’ailleurs.

« Leurs jupons sont exactement ronds, à petits plis renversés à la ceinture et bordés en bas par des rubans de fil ou de soie de différentes couleurs, ou des galons ou dentelles en or ou en argent. Les femmes du peuple portent des bas rouges ou verts, et des espardegnes ou souliers de corde, ou bien des souliers dont le cuir est tailladé en plusieurs sens de manière à former un dessein. » Le plateau cerdan était réputé pour ses productions de bas réalisés à domicile pendant les longs hivers, ce qui explique la possibilité aux femmes de toutes conditions de pouvoir en porter soi-même. De même le travail du cuir, réputé en Catalogne et en Roussillon, s’exprime dans la réalisation de chaussures.

Cerdagne: costumes masculins

«  L’habit des paysans consiste en un gilet croisé rouge, bleu ou de quelque autre couleur, sur lequel ils portent une veste ou une camisole de drap brun. Ils ceignent le bas de leur ventre avec une bande très large de serge bleue ou rouge, qui fait plusieurs tours. Ils portent sur la tête un bonnet de laine rouge ». Le costume masculin catalan est bien représenté, gilet, veste, la traditionnelle faixa ou longue ceinture de tissus enroulée autour de la taille et la barretina, bonnet de laine feutrée. « …quelques fois le chapeau par-dessus et à la place des bas, des pièces carrées de toile dont ils entourent leurs jambes et qu’ils attachent avec des cordons. » Il s’agit là de guêtres qualifiées en roussillonnais de garmatxes5. « Ceux du Roussillon et du bas Vallespir portent des souliers et ceux du haut Vallespir et de la Cerdagne, des souliers de corde» L’espadrille, ou vigatana est une chaussure réalisée totalement ou en partie en corde, de fabrication méditerranéenne très ancienne.

« Les paysans riches des montagnes ont un gambeto brun ». Il s’agit d’un paletot long qui est porté l’hiver et qui pare du vent, qui pouvait être passé par-dessus la veste. On en trouve des représentations dans le costume de Saint Gauderique, sculpté ou peint dans de nombreuses églises du Roussillon.

Classe intermédiaire répondant à la ménestrale, voici le voiturier : « Les voituriers de la Cerdagne et d’une partie du Conflent ont un habit joli et leste, il consiste en un bonnet de laine sur la tête renversé sur l’oreille, un gilet rouge, une petite veste bleue fort courte à petites poches, croisées par derrière, garnie de petits boutons de cuivre jaune, une culotte ronde sans jarretières, un petit jupon fort court et très plissé, à peu près dans la forme de ceux des coureurs, une ceinture de cuir, de laquelle pend une bourse aussi de cuir, qui se ferme avec des cordons terminés en glands, appelée escarcella, semblable à celle que porte le recteur de l’Université de Paris, des bas et des souliers de corde très légers et très découverts sur les pieds. Ceux-ci sont maintenus par des rubans bleus ou rouges qui, après avoir formé quelques dessins sur le pied, vont faire plusieurs tours et se croiser plusieurs fois sur les jambes ou ils sont noués en forme de petite cocarde. » Il s’agit là d’un costume catalan d’apparat, avec cette bourse très travaillée et ces boutons servant de décor tout autant que d’objets usuels. Il est toutefois à remarquer le jupon, peut être relique des hautes chausses des temps anciens, mais dont il ne subsiste aucun exemple.

Cet aperçu succinct mais très précis des réalités de l’habillement traditionnel en Roussillon à la fin du XVIIIe s., distingue de la paysannerie la classe intermédiaire qui, malgré l’aspect traditionnel décrit par Carrère, semble bien être l’héritière de la bourgeoisie de la première moitié du XVIIIe s., celle qui a maintenu un habit local riche tant par les matériaux que par des enjolivements, bourses, broderies, ou rubans.

1 les dessins aquarellés de Beugnet qui ont servi aux gravures sont conservés à la Bibliothèque Nationale à Paris, fonds Destailleur.

2 Tetart-Vittu, La mode à la française : de la fabrique à la clientèle, un parcours réussi, dans Modes en miroir, 2005, p.44, 46.

3 Pagèsos : propriétaires agricoles, assez riches et au statut en partie comparable aux maîtres artisans.

4 Un capuchon similaire existe dans les collections de la Casa Pairal de Perpignan.

5 Terme relevé dans plusieurs inventaires et qui trouve son pendant en Catalogne dans le terme polaine.


Catalans à Luchon en 1884.

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Photographie luchonnaise, Allée des Bains, 24 septembre 1884, Luchon. 

On reconnaîtra en second plan avec sa coiffe catalane Hortense SEBE de Perpignan. 

Jeune femme du Roussillon, années 1920.

Jeune femme du Roussillon, vers 1905.

Jeune femme du Roussillon (Thérèse CAZALS) à l’âge de 21 ans, le 15 juillet 1915.

L. MOREL, famille Roussillonnaise, vers 1915.

Portrait de famille, Roussillon, vers 1925.

Spectacle « COSTUMES ET DANSES DU ROUSSILLON » par le Temps du Costume Roussillonnais (travail photographique de Trinley Paris)

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L’association le temps du Costume Roussillonnais a passionné son auditoire lors de l’ouverture de la festa major de Saleilles (Roussillon) le 4 out 2017 en montrant différents costumes historiques de ce territoire. Souvent tombés dans l’oubli, remplacés par le costume dit « folklorique » les costumes des catalanes a suivi les modes comme en attestent les reconstitutions scrupuleuses de tenues de la fin du XIXe s. et du début du XIXe s. (l’époque des grisettes). On aura pu aussi apprendre comment se pose une coiffe catalane, et revoir un truculent ermite avec sa « capelleta » ou petite chapelle portative, faisant le tour des mas …

ce spectacle entrecoupées de danses catalanes tout aussi chatoyantes, est disponible et pourra se refaire au besoin…

Quadrille en tenue roussillonnaise 

habillement traditionnel avec pose du corset

Pagèsa rossellonesa amb la caputxa

habillement de l’homme 

Ballet de les faixes 

pose de la coiffe en dentelle

Les « menestrales » du XVIIIe s

Le présentateur des différents costumes

tenues de l’époque Charles X et Louis Philippe

Ermite du Roussillon avec sa capelleta ouverte

Dévotion lors du passage de l’ermite sardane de germanor pour finir le spectacle


Une nouvelle découverte sur Gamelin et le costume roussillonnais !

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Jacques GAMELIN, peintre languedocien de grand talent, vint à Perpignan sur la demande de la communauté des prêtres de la cathédrale, afin de réaliser des décors muraux nouveaux pour leur chapelle de la Conception. 

Le peintre fut hébergé sur place par le liquoriste PRADAL pour qui il fit un certain nombre de décors intérieurs de taille imposantes, afin de le remercier. 

Deux de ces toiles sont réapparues récemment sur le marché de l’art. 

« Jeunes catalans se préparant pour aller au carnaval » et « Famille catalane« , sont deux importantes huiles sur toile 201×130 et 199×137 cm,dont l’une est signée et datée de 1788.

Deux enfants dont le plus petit porte religieusement un verre à pied semblent attendre que les deux jeunes gens qui les accompagnent finissent leur pause. Le personnage central est habillé de manière raffinée, avec un costume à tonalité blanche souligné par un gilet de laine rouge et des rubans bleu clair. Son visage malicieux est surmonté d’un petit chapeau de feutre orné d’un ruban bleu et d’une plume. L’autre jeune homme est habillé plus modestement, il porte une longue pipe à la main. 

Ces deux peintures sont reproduites dans l’ouvrage d’Henri DAVID « J.GAMELIN, sa vie, son oeuvre » Auch, 1928 et sont titrées « Jeune catalan au carnaval » et « famille catalane », ils sont en outre mentionnés comme faisant partie de la Collection REDON. Sur le dos de chacun d’entre eux figure une ancienne étiquette de l’exposition GAMELIN de 1938 de la ville de Carcassonne et appartiennent alors à Madame de THUBERT.

Scène familiale de la bourgeoisie acquise aux idées des lumières, comme le suggère l’attention portée au petit enfant, très bien vêtu, lui aussi pour aller au carnaval, et qui vient chercher refuge dans les bras de son père. Sur le côté droit, une femme assise de dos file la laine et concentre l’attention de l’enfant. peut être raconte-t-elle un conte effrayant, dont les effets donnent l’idée à un autre enfant dans l’ombre, de taquiner et d’atteindre son visage. Une autre femme est debout, on ne voit pas son visage qui est caché par sa coiffe ornée d’une longue passe. Elle joue peut-être elle aussi avec le tintement des clefs qui pendent à sa ceinture, à l’effroi délicieux que ressent le petit enfant. 

 

Source : 

Belle vente cataloguée
Dimanche 24 septembre 2017 à 10h00 à Pamiers.

LIEU DE VENTEMaître Frédéric FARBOS 
23 place du Marché au Bois 
09100 Pamiers

EXPOSITIONS :

  • samedi 23 septembre de 10h00 à 12h00 : A l’étude
  • samedi 23 septembre de 14h00 à 18h00 : A l’étude

 

Perpignan, bal de charité de la Loge de la Parfaite Union en 1867

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Quoique bien plus grande que celle de saint-Jean-des-Arts, la salle de la Parfaite Union était trop petite samedi et mercredi dernier pour le nombre de personnes qui avaient répondus à l’invitation de la Loge. 

le caractère un peu grave de ces réunions n’ôte rien aux danses de leur entrain, de leur animation. La plupart des cavaliers sont là en famille, et cependant, les étrangers ne manquent jamais de danseuses, tant nos demoiselles savent allier leurs goûts aux convenances. 

Les lumières faisaient un charmant effet sur le fond blanc de la tapisserie, et les draperies dont on avait encadré les grisailles de M. Pugens étaient d’une légèreté ravissante. Ainsi qu’au théâtre, des fleurs et des branches vertes couraient le long des lustres et des candélabres; l’orchestre vif et entraînant faisait bondir les jeunes filles, dont les yeux lançaient des éclairs de plaisir.

Sur la dernière banquette, les mamans surveillaient leurs enfants ; au milieu, les danseurs se groupaient, causaient, gesticulaient, prenaient des notes, cherchaient des vis-à-vis. Dans un coin quelques vieux observaient : j’étais de ceux-là. 

J’ai tout d’abord cherché les danseuses des bals précédents et je les ai trouvées presque toutes. D’abord la charmante et vive robe rose, aussi fraîche que si, depuis huit jour, elle n’eut pas dansé dans tous les quadrilles, toutes les polkas, toutes les valses imaginables ; puis une svelte jeune fille en blanc, au teint plutôt doré que blond, aux yeux profonds et semblables à ces lueurs que laissent entrevoir, la nuit, les nuages dans un ciel orageux. Une plus jeune, brune et d’une finesse de traits remarquable, une enfant encore, portant une robe de mousseline semée de marguerites, et une branche de ces fleurs dans les cheveux. Deux sœurs, dont la toilette blanche et rose relevait la fraîcheur, une belle demoiselle de dix-huit ans au plus, aux blanches épaules, aux bras irréprochables, aux grands yeux noirs, à la bouche mignonne et rieuse, vêtue d’une étoffe Louis XV à fond blanc rayé de petites raies bleues serrées, avec du cygne au corsage et sur la jupe; et tant d’autres encore, dont le souvenir restera dans toutes les tètes de vingt à trente ans. 

Au fond de la salle, assise à coté de sa mère, cette charmante artiste que nous avons vu à Saint-Jean-des-Arts. Elle était en Marguerite, le plus beau, le plus sympathique de ses rôles. Ses cheveux tombaient sur sa robe de mousseline unie, divisés en deux belles tresses, auxquelles se mêlait la fleur symbolique. 

Tout ce qu’il y avait d’élégant parmi les danseur est allé tour à tour la saluer. je ne puis pas toujours l’appeler une reine, et si vous le voulez, je la comparerai aujourd’hui à une étoile fixe, car elle ne dansait point. 

Une marguerite étant tombée de ses cheveux, j’ai vu un beau jeune homme la ramasser, la cacher dans sa poitrine, puis das un coin l’effeuiller en l’interrogeant. je suivais le mouvement de ses lèvres et je le voyais murmurer : « un peu …, beaucoup…, passionnément.., pas du tout! » Une pâleur mortelle couvrit alors son visage, il sortit de la salle en pétrissant son chapeau, de ses mains crispées, et oncques ne le revit. 

Vendredi à minuit la quête était faite par trois jeunes personnes fort distinguées, conduites par des dignitaires de la Loge, le produit en était annoncé, et nous savions que les pauvres auraient à se partager 324 fr. dont 274 recueillis par les quêteuses et 50 envoyés par notre honorable député. Mon rôle était fini, et je quittai la Parfaite Union en bénissant la charité qui me procurait de si douces émotions. 

Nous avons rencontré à Saint-Jean-des-Arts, le même personnel dansant qu’aux bals précédents. les parures seules avaient changées. La robe ponceau était devenue blanche, la rose également, la toilette gris perle s’était faite bleu foncé, et ainsi de plusieurs autres. 

Je voudrais être une comtesse de Renneville pour vous dépeindre ces chef d’œuvres d’élégance, et surtout vous détailler une robe en satin blanc recouverte d’une jupe de mousseline blanche bouillonnée, que portait une brune au visage expressif, aux beaux cheveux, dans lesquels ruisselaient des grosses et nombreuses perles.

Il y avait aussi, j’aurai garde de l’oublier, une belle Catalane en robe de mousseline paille, sur laquelle de charmants petits oiseaux exotiques étendaient leurs ailes rouges. La dame aux yeux gris bleus que vous savez et celle aux belles perles ont recueilli pour les pauvres 191 fr. et 35 ct. 

Mailloles a fait à Carnaval des funérailles dignes de cette grande et antique personnalité de la joie populaire. 

En vain l’Eglise nous appelle à la pénitence, le souverain qui depuis quelques jours tient le sceptre de la folie n’est pas mort. Mailloles lui communique son souffle réparateur, il le galvanise pour un jour, et voilà qu’il se relève avec ses oripeaux et son clinquant. Débardeurs, Pierrots, Arlequins, Gentilshommes se pressent autour de lui. mais vains efforts ! Avec l’aube du jeudi, son œil vitreux se ferme, sa marotte lui échappe des mains, sa couronne de papier doré lui tombe de la tète, encore quelques heures Falstaff s’appellera Bazile. 

N’importe, Mailloles a été brillant. On voyait en le regardant passer, que notre jeunesse était là, et l’on pouvait pressentir que les temps approchent ou regrettant de s’être divisés sur des questions qui ne devraient nous occuper que vingt-quatre heures, nous comprendrons enfin qu’une ville n’est prospère et florissante qu’autant que tous les citoyens sont unis entre-eux. 

A. BLANC, le Journal ds P-O, 1867. 

Note: Les prairies de Mailloles,  à l’ouest de Perpignan, autour de son ancienne église, étaient le lieu ou se rassemblait la population de Perpignan le mercredi des cendres afin d’enterrer Carnaval. On y dansait, on y buvait, on y déjeunait sur l’herbe avec les dernières bonnes choses qui seraient interdites durant le carême. 

Famille catalane à Paris (jour de communion), vers 1895.

Portrait photographique de Catalane, Paris, vers 1899.

Portrait photographique d’une jeune catalane, Mandar photographe, Perpignan, vers 1900.

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